« Nous incarnons l’évolution de la société »

Photo Pierre Heckler (Républicain Lorrain)

« Nous incarnons l’évolution de la société »

La campagne du second tour redémarre à Yutz. Jusqu’à jeudi 11 juin, nous vous proposons trois entretiens avec les trois candidats qualifiés. C’est aujourd’hui à Pascal Landragin de répondre à nos questions. La tête de la liste écologiste Mieux vivre à Yutz évoque sa position et sa stratégie de second tour.

Propos recueillis par Olivier MENU / Photo Pierre HECKLER du Républicain Lorrain 10 juin 2020

Retour sur le soir du premier tour.
Quelle a été votre réaction en découvrant votre score (24,18%) ?

« J’étais objectivement déçu. Peut-être qu’on se voyait plus beaux qu’on ne l’était. Mais on pensait qu’on avait fait une bonne campagne, qu’on avait de l’audience, que les gens nous écoutaient. Les retours étaient globalement positifs. Et on était un peu étonnés du score de Mme   Pouget par rapport au nôtre. Mais depuis la crise sanitaire, les thématiques que, nous, on porte sur l’urbanisme, la mobilité, ce qu’on appelle un peu de manière pédante la résilience, mais également l’urgence sociale, la précarisation, on a eu la démonstration que ce sont là les vrais thèmes de réflexion sur une transformation sociétale, mais également de la Ville. Je suis d’un naturel optimiste et j’espère que les gens ont bien intégré ces données-là, et qu’on incarne une évolution par rapport à ces différents thèmes. »

Avec le recul, comment analysez-vous ce résultat ?

« On a 600 voix de retard sur Mme Pouget, avec 4 000 votants sur 13 000 électeurs inscrits. Donc il convient de relativiser ces chiffres-là. Après, 600 voix d’écart, c’est ce qu’avait rattrapé M. Slendzak sur M. Sapin en 2016 (pour être finalement battu de huit petites voix, N.D.L.R.). Non, ce qui me désespère, c’est ce vieux règlement de comptes à Yutz entre les Renouveau yussois canal historique et les Renouveau yussois de l’héritier légitime. Alors que pendant ce temps-là, il y a des urgences. Mais là, on n’est plus trop déprimés, on est volontaristes et on y croit un peu quand même, sinon on ne serait pas là. »

En quoi ce second tour est-il différent de celui auquel vous étiez préparé ?

« C’est long et court à la fois. C’est faire campagne sans battre la campagne. C’est donc trouver des moyens de communication qui touchent les gens, sans pour autant être dans l’illusion, car ce n’est pas parce que tu as 2 000 vues sur Facebook que ta campagne porte. Et ne parlons même pas des faux profils qui viennent s’immiscer. La question, c’est comment rencontrer des gens qui n’ont pas voté pour nous, essayer de les convaincre, sachant que c’est une campagne numérique : on ne va pas vers les gens, ce sont les gens qui viennent vers nous. C’est une vraie difficulté. On espère que la conscientisation par rapport à la crise participera à l’intérêt qu’on pourra nous porter. »

Une réunion aurait eu lieu samedi dernier avec votre liste et celle du Renouveau yussois de Mme Pouget, dans le but d’une éventuelle fusion. Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Alors on n’est pas dans une dynamique tout sauf Sapin mais sur les thématiques qu’on met en avant, il y a des similitudes, des proximités avec ce qu’écrit Clémence Pouget, je ne sais pas si elle le pense. L’idée était de se dire si on arrive à capitaliser des choses communes, on aurait les moyens d’impulser des actions dans la ville. On a proposé un cadre de gouvernance partagée. On voulait disposer d’une minorité de blocage. Pour que si jamais les choses nous échappaient complètement, on aurait la possibilité de conclure une nouvelle alliance. »

Difficile, sur de telles bases, de conclure une fusion…

« Non, ça veut dire que la confiance n’est pas a priori, qu’elle se construit. Du coup, on est obligés de se mettre d’accord parce qu’il y a cette sorte d’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Après, comme elle est arrivée en tête, on n’allait pas revendiquer la place de maire. Notre priorité, c’est de changer la ville et de conduire certains éléments de notre programme. Ils pensaient aussi qu’on avait trop de prétentions en demandant quatre adjoints sur huit, ça nous semblait plutôt équitable. Ils étaient plus dans une posture de renoncement, de rationalisation que dans celle d’une union. Donc, ça ne s’est pas fait. »

La crise sanitaire a-t-elle modifié votre projet politique, et si oui, en quoi ?

« En termes de priorité, nous maintenons l’urbanisme et la mobilité. Pouvoir faire du vélo sans risquer de se faire renverser. Au niveau de la précarité, on a vu ces gamins privés d’école et qui se sont retrouvés au bord du chemin à cause de la fracture numérique. Nous avons participé à des actions solidaires en direction des personnes âgées, mais aussi des habitants du quartier des Provinces et on a bien constaté que la pauvreté s’aggravait. Le monde d’après sera pire, ou bien les gens vont réfléchir et peut-être impulser des choses qui ont fait leurs preuves, comme par exemple les circuits courts. »

SOLIDARITES A L’OEUVRE

La solidarité est un axe majeur de notre engagement à Vivre Mieux à Yutz.
Mais nous, nous ne faisons pas que le dire ! Nous passons à l’action, sans ostentation ni battage médiatique.
C’est ainsi que ces mois passés, deux de nos colistières ont oeuvré avec enthousiasme, détermination et persévérance.
Nous livrons ici le témoignage fort et émouvant de notre Cathy, infirmière, en plus de son travail en première ligne contre le Covid, qui s’est donnée à fond dans un bénévolat téléphonique de soutien aux personnes âgées ; elle évoque aussi la contribution gratuite de Maya aux commerçants locaux et aux personnes fragiles.

« Voilà ! c’est avec une pointe de nostalgie mais le cœur boosté à bloc que je salue chaleureusement une dernière fois  Mme H.Jeanne.

Ainsi s’achève mon épopée téléphonique partagée avec nos aînés yussois pendant plus de 2 mois et demi.

Car oui le confinement soudain et drastique, initié dès la mi-mars pour cause de Covid 19, avait contraint tous nos aînés à rester cloîtrés dans leur maisonnée ou appartement, les privant de contact direct  avec leur famille et leurs amis.

Devant cette situation inédite, le CCAS avait mis en route un bénévolat téléphonique pour suivre tous les seniors yussois recensés, pour leur assurer un ravitaillement alimentaire (paniers distribués sur commande tous les 15 jours) mais aussi pour assurer la continuité du lien, afin d’éviter un risque d’isolement psychologique.

J’ai ainsi fait la connaissance de 15 seniors avec lesquels j’ai partagé régulièrement les petits et grands soucis du quotidien : arthrose,dorsalgies et autres petites douceurs délivrées par Madame Vieillesse. Mais pas seulement ! 
Certains  d’entre eux m’ont également conté tour à tour des pans de leur vie  avec humour, tendresse, sagacité et humilité.Un échange inter-générationnel des plus captivants et émouvants.

Je tenais aussi à remercier mon binôme Maya Kasinski de « VivreMieux à Yutz » qui a transformé son appartement pendant ces longues semaines en atelier de couture.
Avec une énergie débordante Maya a instauré un chaînon solidaire des plus efficaces:appel au don d’élastiques ,bobines de fil et chutes de drap en coton monnayable contre masques 3 plis en coton double face !
Avec la fabrication soutenue et sans relâche de presque 300 masques en tissus, ce sont des seniors mais aussi des commerçants, des adultes et des enfants à la santé fragile qui ont pu être livrés lors de mes tournées de soins avant le top départ du déconfinement du 11 mai.

Mais bénévolat téléphonique terminé ne rime pas forcément avec lien coupé car quelques invitations m’attendent déjà pour rencontrer « en présentiel » ces belles âmes autour d’un thé !
PS : un grand merci à mesdames H.Daniele et E.Denise pour leurs précieux conseils de jardinage et bricolage ! »